Spot-On: L’ingestion de protéines suite à l’exercice d’endurance s’avère-t-elle vraiment utile ?

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  • L’ingestion de protéines suite à l’exercice d’endurance s’avère-t-elle vraiment utile ?
  • Basé sur un article récent de Dahl et al., publié en ligne en juin 2020
  • TITRE : Co-ingestion of protein and carbohydrate in the early recovery phase improves endurance performance despite like glycogen degradation and AMPK phosphorylation
  • Lien DOI: https://journals.physiology.org/doi/abs/10.1152/japplphysiol.00817.2019

Quel était l’objet de cette étude ?

Lorsque l’on effectue des sessions d’exercice d’endurance avec de brefs intervalles, la recharge appropriée des stocks de glycogène musculaire entre les sessions s’avère essentielle pour le maintien de la performance. On peut obtenir un taux maximal de resynthèse du glycogène musculaire après l’exercice en ingérant des hydrates de carbone uniquement. Néanmoins, l’ajout des protéines permet une recharge du glycogène similaire avec un taux plus faible d’ingestion d’hydrates de carbone.

Toutefois, outre permettre une ingestion plus faible d’hydrates de carbone, l’ajout de protéines contribue-t-il réellement à améliorer les performances ? Autrement dit, si l’on recharge le glycogène musculaire par le biais de l’ingestion d’hydrates de carbone uniquement, ou avec un mélange de protéines et d’hydrates de carbone, cela a-t-il une incidence sur la performance lors de la session suivante ?

Afin de trouver une réponse à cette question, le groupe de recherche de Jørgen Jensen, à l’université de Copenhague, a recruté des cyclistes bien entraînés dans le cadre d’un protocole impliquant deux sessions d’exercice avec un intervalle de pause de cinq heures entre elles. La première session a seulement servi à épuiser le glycogène musculaire. Lors de l’heure et demie suivante, les sujets ont reçu des hydrates de carbone uniquement (1,2 g×kg-1×h-1, HCO), ou un mélange de protéine de lactosérum (0,4 g×kg-1×h-1) + hydrates de carbone (0,8 g×kg-1×h-1) (HCO+PROT). Trois heures et demie plus tard, les cyclistes participaient à un test de performance consistant à pédaler jusqu’à épuisement avec une puissance énergétique (Watt) correspondant à environ 70 % du VO2 max. De même, la teneur en glycogène musculaire a été mesurée avant et après le test.

Qu’est-ce que l’étude a mis en évidence ?

L’étude a montré que les HCO et le mélange HCO+PROT donnaient lieu à une teneur en glycogène musculaire similaire à la fin des cinq heures de récupération. L’utilisation du glycogène musculaire lors du test de performance s’est avérée, elle aussi, similaire, entre les deux situations. Néanmoins, le temps d’épuisement a été d’environ 20 % plus long dans le cas HCO+PROT (~55 min) que dans le cas HCO (~46 min).

Quelle est l’importance de cette conclusion en ce qui concerne les performances sportives ?

L’association de la protéine de lactosérum aux hydrates de carbone dans une boisson de récupération s’avère idéale pour faciliter la recharge rapide du glycogène musculaire, qui constitue le principal carburant pour l’exercice d’endurance à haute intensité. L’ingestion conjointe d’hydrates de carbone et de protéines est également importante pour stimuler la réparation musculaire et l’adaptation à l’entraînement sur le long terme.

Cette étude « spot-on » démontre que lorsque le temps de récupération entre les sessions d’exercice est court, l’ajout d’une ingestion protéinique à la prise d’hydrates de carbone immédiatement après l’exercice, améliore la performance d’endurance au-delà de l’effet qui pourrait être obtenu avec l’ingestion d’un taux élevé d’hydrates de carbone uniquement.