Boire un pot après le sport : permis ou proscrit ?

Responsive image

Une bière bien fraîche après un match de football ou un verre de vin après une étape du Tour de France : tant les sportifs amateurs que les athlètes professionnels s'autorisent régulièrement une gratification alcoolisée après un effort intense. Cependant, pour fournir une performance optimale et récupérer le mieux possible, il est crucial de connaître les effets de l'alcool dans un contexte d'effort.  

Il est bien connu que la consommation d'alcool avant un effort peut avoir un impact négatif sur les performances sportives. Même une petite quantité d'alcool peut en effet déjà ralentir le temps de réaction, perturber l'équilibre et détériorer la coordination entre l'œil et la main. Par ailleurs, l'alcool a un effet négatif sur le système cardiovasculaire et sur la régulation de la température corporelle. Cet effet négatif se traduit par une détérioration des performances, laquelle est particulièrement manifeste en cas d'exercices d'endurance.   

Même consommée après l'effort, la boisson alcoolisée peut générer divers effets. Ainsi, la récupération musculaire sera plus lente après la consommation de plusieurs verres d'alcool. De plus, la reconstitution des réserves de glucides (glycogène musculaire) et la régénération des protéines dans les muscles seront ralenties car lors de la consommation de bière ou de vin après l'effort, on néglige souvent d'y associer une prise correcte d'aliments favorisant la récupération, c'est-à-dire riches en glucides et en protéines.  

Toutefois, l'effet diurétique (et donc déshydratant) dont on accuse régulièrement l'alcool est réfuté dans plusieurs études. Pour reconstituer les pertes de sueur, il n'y a en effet pas de différence entre boire un verre d'eau ou consommer une bière. Une bière à faible teneur en alcool, voire sans alcool, convient généralement encore mieux pour compenser les déficits hydriques. Par ailleurs, le fait de boire un verre d'alcool avec des amis après le sport peut aussi aider à se détendre, ce qui est quand même l'un des objectifs des sports de loisir.  

Si la consommation d'une petite bière après le sport ne semble donc pas problématique en soi, il ne faut néanmoins pas négliger les autres propriétés de l'alcool. Ainsi, une bière contient quelque 100 à 120 kilocalories (kcal). Si vous consommez cette quantité quotidiennement, vous absorbez 750 kcal supplémentaires par semaine, ce qui fait un total annuel de 39 000 kcal. Cela correspond à une augmentation de 4,3 kg de masse adipeuse. De plus, il n'est question ici que d'une dose limitée d'alcool, soit 1 à 2 verres d'une bière standard de type « pils ». Si le sportif consomme des doses d'alcool plus élevées, sa récupération après un effort intensif sera réellement ralentie.  

En résumé : une petite bière ou un verre de vin après l'effort ne peut pas faire de mal. Cela peut même aider les athlètes à compenser (en partie) la perte de liquide due à la transpiration et à mieux se relaxer dans un cadre sportif agréable avec des amis. Toutefois, la consommation d'alcool ne satisfait pas aux recommandations pour une nutrition de récupération complète. Il est donc important de veiller à absorber aussi les bonnes quantités de liquides, de glucides et de protéines. Il convient en outre de ne pas perdre de vue les effets négatifs de l'alcool, tant à court terme qu'à long terme, surtout en cas de consommations plus élevées d'alcool.

Références: